Certes, nous avons une petite préférence pour les fameux gâteaux arouille, mais ce légume-racine, nous le consommons généralement de la même manière que les pommes de terre. L’arouille ou taro est aussi savoureux que riche en nutriments. Un tubercule qui ne manque pas d’attirer l’attention sur les étals.
Originaire d’Asie du Sud-Est et d’Inde, l’arouille a bien voyagé. Aujourd’hui, le tubercule est cultivé et consommé dans plusieurs parties du monde. Peu importe comment on l’appelle: taro, dachine (dasheen en anglais), madère, chou de chine, eddo, arouille… il est plutôt populaire. On le reconnaît à sa forme ronde ou oblongue, avec sa peau extérieure brune et rugueuse. À Maurice, on en trouve deux variétés : l’arouille cari (Colocasia esculenta var. antiquorum) à la chair blanche et l’arouille violette (Colocasia esculenta var. esculenta) à la chair violette. C’est ce qu’on utilise dans la préparation des gâteaux arouille.
AU JARDIN
L’arouille se propage par voie végétative, à partir de bourgeons latéraux développés en plantules ou de bourgeons terminaux avec la partie supérieure du tubercule. La culture se fait dans des fossés de 15 à 20 cm de côté et à une profondeur d’environ 15 cm. Les plantules sont espacées de 50 cm dans la ligne et de 50 cm (région sous humide : janvier – décembre) à 90 cm (région sur humide : janvier – mars & septembre – décembre) entre les lignes. La récolte se fait 6 à 7 mois après la plantation pour l’arouille cari et 8 à 9 mois pour l’arouille violette, quand les feuilles auront commencé à jaunir.
Par ailleurs, l’arouille violette local est particulièrement sensible au mildiou (Phytophthora blight), ce qui cause le dessèchement de ses feuilles, donc une réduction sensible dans le rendement. De plus, le cycle de la culture étant long, les planteurs préfèrent cultiver des légumes qui feront une entrée d’argent plus rapide. La FAREI a notamment introduit une variété (PNG 13) tolérante à la maladie, originaire de la Papouasie Nouvelle Guinée. La chair est blanche, tandis que les feuilles sont comestibles, comme la feuille de songe.
LE SAVIEZ-VOUS ?
Cru, le taro est amer et irritant. C’est pour cela qu’on le consomme exclusivement cuit. Par ailleurs, il contient de l’oxalate, aussi appelée acide oxalique, qui contribue notamment à la formation de calculs rénaux. Il est conseillé de bien faire bouillir l’arouille pour éliminer l’oxalate.
CE QU’EN PENSE LA NUTRITIONNISTE
Grâce à ses bienfaits nutritionnels, l’arouille constitue une option plus saine que d’autres légumes-racines tels que les pommes de terre. Le tubercule comprend des fibres alimentaires et des minéraux essentiels, et ne contient pas de gluten, ce qui le rend particulièrement intéressant pour les personnes ayant des res-
trictions alimentaires.
100 G D’AROUILLE CONSTITUENT :
112 calories
1,50 g de protéines
0,20 g de graisses
26,46 g de glucides
4,1 g de fibres
43 mg de calcium
33 mg de magnésium
591 mg de potassium
11 mg de sodium
LES BIENFAITS DU TARO SUR LA SANTÉ SONT NOMBREUX !
Il peut aider au contrôle de la tension artérielle. Ce légume-racine contient deux types d’hydrates de carbone bénéfiques pour la gestion de la glycémie : des fibres et de l’amidon résistant qui ralentissent la digestion, évitant ainsi les pics de glycémie après les repas.
Il possède des propriétés anticancéreuses, car constitué de composés végétaux appelés polyphénols. Ces derniers contribuent à la réduction du risque de cancer.
Il favorise la santé intestinale. Les fibres et l’amidon résistant contenus dans le tubercule sont fermentés par les bactéries intestinales pour former des acides gras à chaîne courte, qui peuvent protéger contre le cancer du côlon et des maladies inflammatoires de l’intestin.
Il contribue à une meilleure santé des yeux. L’arouille contient des antioxydants tels que le bêta-carotène et la cryptoxanthine, qui renforcent la vue et favorisent la santé générale des yeux.