On connait ses propriétés de pouponnière pour l’écosystème marin ou encore ses vertus de protection contre l’érosion… Mais saviez-vous que l’on peut y produire du miel, d’ailleurs particulièrement apprécié des connaisseurs ? Parce-que, oui, le miel de mangrove, ça existe, et ça a du caractère !

Il se distingue en effet des autres miels par ses caractéristiques uniques : un goût complexe, avec une petite note sucré-salé de par son environnement marin, et parfois fruitée. Il a une couleur sombre variant du brun foncé au noir selon les variétés de mangrove et les saisons, et une texture épaisse et visqueuse.

Pas simple pourtant de le produire et le récolter. L'apiculture en mangrove est un défi. L'accès aux mangroves étant souvent difficile et leur écosystème fragile, l'apiculture requiert des équipements spécifiques et des précautions rigoureuses pour préserver la biodiversité. Sans compter la récolte qui, souvent réalisée en milieu aquatique, complexifie encore la logistique.

Pour y arriver, les apiculteurs doivent placer les ruches près des mangroves. Les abeilles volent alors jusqu’aux plantes pour collecter le nectar des fleurs et le ramènent dans la ruche où il sera transformé en
miel.

Bien que nécessitant des études plus approfondies pour être pleinement confirmées, le miel de mangrove
présente un potentiel thérapeutique intéressant, car riche en antioxydants, mais aussi antibactérien et
antiviral… Certains disent même qu’il aurait des vertus aphrodisiaques !

Afrique de l’Est, Amérique latine, Guadeloupe, Martinique, Bangladesh… et plus près de nous Madagascar… Tous produisent du miel de mangrove. Et à Maurice, où en sommes-nous ? S’il n’existe pas encore une telle production locale, cela ne devrait pas tarder grâce au financement obtenu du programme Varuna du Fonds Business Biodiversité Océan Indien par Odysseo. Si l’objectif premier est la protection et le reboisement de ces forets de palétuviers, l’idée est également de miser sur le travail des abeilles et ainsi produire du miel. S’ensuivra alors un cercle vertueux de protection de tout l’écosystème : pour protéger les abeilles, nous devrons protéger les mangroves. Et dans l’autre sens, les abeilles vont polliniser les fleurs de mangroves, et ainsi contribuer à améliorer la biodiversité des forêts de mangroves.

Un merci spécial à Joel Aina Nambinina RAZAFINDRAKOTO