
Collaboration : Dr Vivek Treebhoobun
On sait tous combien le diabète, l’hypercholestérolémie et l’hypertension artérielle peuvent compliquer nos vies. Elles demandent des ajustements constants, une surveillance continue et peuvent entraîner de graves complications, surtout quand elles se combinent. Parmi ces problèmes, on trouve les maladies cardiovasculaires. Pour les éviter, il est crucial d’agir sur les facteurs de risque modifiables. Arrêter de fumer, faire de l’exercice régulièrement, manger sainement, et contrôler son diabète, son cholestérol et sa tension artérielle… des réflexes qui peuvent faire toute la différence.
Qu’est-ce que le diabète?
Le diabète correspond à un taux élevé de sucre (glycémie) dans le sang. Pour schématiser, la consommation de glucides fait monter le taux de glucose dans le sang. Chez les personnes non diabétiques, ce taux redescend normalement en deux heures environ, tandis que pour les personnes diabétiques, c’est beaucoup plus long.
À Maurice, on dit souvent “mo disik tro for”. Cette perception est à la fois vraie et fausse. Le problème principal ne relève pas seulement du taux élevé de glucose, mais du fait aussi que le glucose ne peut pas entrer dans les cellules pour être utilisé.
Et l’hypertension?
La tension artérielle est la pression que le sang exerce sur les parois des artères. Elle permet au sang de circuler dans l’organisme et d’apporter oxygène et nutriments aux cellules. On parle d’hypertension lorsque cette pression est trop élevée, ce qui peut endommager les artères et les veines et les rendre plus vulnérables aux accidents vasculaires.
Les facteurs qui augmentent la pression artérielle sont les facteurs héréditaires et l’âge. Mais surtout, d’autres facteurs modifiables causent l’hypertension : le manque d’activité physique, le tabagisme, le surpoids, une alimentation riche en sel, graisse et pauvre en fruits et légumes, ainsi que le stress.
Qu’est-ce que le cholestérol?
L’hypercholestérolémie se caractérise par un excès de cholestérol dans le sang. Elle peut être d’origine
génétique ou liée au régime alimentaire. La forme familiale ou génétique est généralement plus sévère, même chez les personnes ayant une alimentation faible en cholestérol. L’autre forme d’hypercholestérolémie est principalement influencée par l’alimentation.
Hormis une prédisposition génétique, le diabète, l’hypertension, le manque d’exercice physique, une alimentation riche en gras saturés et en gras trans sont parmi les facteurs qui favorisent un taux élevé de mauvais cholestérol.
Côté alimentation
Collaboration : Yovanee Veerapen, diététicienne et nutritionniste/NutriSmart Consultancy Ltd
Conseils pour lutter contre le diabète
Dès qu’on parle de diabète, on pense immédiatement à réduire la consommation de sucre. Mais il y a deux points essentiels à retenir. Premièrement, le glucose est essentiel car il constitue notre principale source d’énergie, et il ne faut donc pas le négliger.
Ensuite, il est primordial de bien choisir ses sources de glucose. Les sucres raffinés et les aliments à indice glycémique élevé sont problématiques car ils provoquent des pics de glycémie. En revanche, les sucres naturels et les aliments à faible indice glycémique, aussi appelés sucres lents, aident à maintenir une glycémie plus stable. Ils prennent plus de temps à être digérés, ce qui réduit la vitesse d’absorption.
Quelques exemples : le pain blanc est un sucre rapide, car il contient très peu de nutriments et pas de fibres. On le mange vite, on le digère vite et on l’absorbe vite. En revanche, le pain brun ou le pain multi-grains sont des sucres lents. Si on accompagne deux tranches de pain brun ou multi-grains de beurre de cacahuète ou d’œufs, c’est encore plus nutritif.
Les pâtes blanches bien cuites avec une sauce au fromage apportent des sucres rapides. Mais en les préparant al dente et en ajoutant des épinards, des carottes et du poulet, on ajoute aussi des fibres et des protéines. La manière dont nous préparons nos repas influence donc aussi leur qualité nutritionnelle.
A savoir que les patates douces, les fruits, les grains secs et les céréales complètes sont considérés comme
des sucres lents.
Attention également à la consommation excessive de produits riches en graisses saturées (le beurre, le fromage ou le gras de la viande) qui peut augmenter l’inflammation dans le corps et entraîner diverses complications. Chez les diabétiques, cette inflammation peut poser d’autres problèmes et rendre la gestion du diabète plus difficile. De plus, un excès de glucose peut également exacerber l’inflammation, et crée ainsi un cercle vicieux.
Quelques réflexes alimentaires pour lutter contre le cholestérol
Le cholestérol joue un rôle essentiel dans le corps. Il est nécessaire pour le transport des vitamines et la production d’hormones, entre autres fonctions. Le cholestérol alimentaire est présent uniquement dans les aliments d’origine animale. En consommer en excès peut augmenter le taux de cholestérol dans le sang. Cependant, les produits ultra-transformés et riches en graisses saturées ont un impact encore plus négatif sur le cholestérol sanguin que les aliments contenant naturellement du cholestérol.
S’il est important de faire attention aux graisses, pour autant, il ne faut pas les mettre toutes dans le même panier. Les graisses insaturées, qui incluent les oméga-3, 6, et 9, sont particulièrement bénéfiques pour la santé cardiovasculaire et la fonction cérébrale. On les trouve dans des aliments tels que le poisson, les noix, les avocats, l’huile d’olive, l’huile de tournesol, et les graines (comme les graines de lin, de chia et de courge). En revanche, les graisses saturées, plus courantes dans notre alimentation (comme celles trouvées dans les produits d’origine animale et les aliments transformés), peuvent causer divers problèmes de santé lorsqu’elles sont consommées en excès. Il est donc important d’inclure davantage de graisses insaturées dans notre alimentation.
On craint souvent les œufs en raison de leur teneur en cholestérol, alors que consommer des fast-foods est en réalité plus nuisible. Les œufs, offrent de nombreux nutriments. Ils sont une source précieuse de vitamines, minéraux, protéines et antioxydants, et sont considérés comme un aliment complet et nutritif. Tout est une question d’équilibre: consommer deux œufs par jour est généralement sans danger pour la plupart des personnes. Cependant, pour ceux qui ont des niveaux de cholestérol élevés, il est conseillé de se limiter à un œuf par jour.
Par ailleurs, la prédisposition génétique peut influencer les niveaux de cholestérol, et il est conseillé de discuter avec un médecin pour surveiller et gérer ces niveaux efficacement.
Quelques réflexes pour lutter contre l’hypertension
Le sel, principalement composé de sodium, est nécessaire au bon fonctionnement de notre corps. Mais comme pour tout, une consommation excessive peut nuire à la santé. Le sel provenant des aliments transformés est particulièrement dangereux. De plus, le sel peut se retrouver dans des produits industriels
sucrés, tout comme le sucre peut être présent dans des produits salés. Pour mieux contrôler notre consommation de sel, il est préférable d’opter pour des repas faits maison.
Témoignage
Gilda Jean Baptiste:
Il y a quelque temps, mon médecin m’a conseillé de me tourner vers l’APSA pour des conseils nutritionnels. Cela m’a donné un véritable élan. Je souffre du diabète type 2 depuis quelques années et les médicaments ne suffisaient pas.
Avec l’APSA et sa nutritionniste, nous avons fait le tour des grandes surfaces pour discerner entre les types d’aliments, nous avons appris à lire les étiquettes. Nous avons aussi participé à des ateliers de cuisine.
Désormais, je privilégie des aliments adaptés : du riz à faible index glycémique, des biscuits aux grains
entiers, de l’huile de colza, du pain au levain, des noix sans sel...
Tous les matins, je savoure des flocons d’avoine mélangés à du yaourt grec et des fruits. Je commence toujours mon dîner par une salade de crudités. Ça me procure un réel bien-être.
Il m’arrive bien sûr de faire des écarts, de manger deux biscuits au chocolat ou de profiter des invitations à dîner (mon astuce alors est d’éviter les apéritifs trop gras).Je ne me prive pas au point de me rendre malheureuse. Je suis fière de prendre soin de moi et je suis reconnaissante du soutien de ma famille. Prendre soin de mon alimentation est devenu une priorité.