SAILESH ROTI - GRAVE BON
Ki pe dir ? Komie pou ou ? Donn mwa 2. Pa mett sonz. Mett pima ?
Enn tigit. Donn enn ver zi ar ou. Enkor enn boss…
Ça n'arrête pas. Il est dix heures et c’est rock & roll chez Sailesh Roti à Beau-Bassin. Ca grouille de monde affamé. Et à l’intérieur de la structure en tôle, on s’active. Les gestes s’enchaînent. Mais tout va bien : la rythmique est bien rôdé, tout le monde sera servi.
Nous sommes dans le temple du roti. Roti veg, roti saumon. Mais aussi des gâteaux piments, du halim et des dipin kari. Et c’est dans le feu de l’action que nous faisons connaissance avec Sailesh Ramchurn, le maestro.
A côté de lui, il y a Ayeshnee, sa belle-fille. Les mains dans la farine, elle mélange, pétrit, façonne, étale la pâte. Et puis, il y a Mala, la tante, affairée devant le grand tawa, pouvant accueillir jusqu’à 5 rotis. Il y a Hans aussi, le fils qui prend le relais au courant de la journée.
Surtout, ça sent bon. C’est cuit « soso » et dans un esprit de camaraderie. On comprend vite pourquoi tant de gens raffolent des rotis de Sailesh. En bons puristes, debout, contre le barrage, ils avalent les rotis en quelques bouchées. Et tant pis si le kari dégouline sur le papier blanc ou qu’ils en ont plein les mains.
Les rotis de Sailesh sont fondants : « Gagn enn gou lakaz, so kari tou genuin. Et c’est propre. Je mange ces rotis depuis que je suis petit », lance Jake entre deux bouchées. En plus, il y a ce « zi rouz » qui vous fait voir la vie en rose. Un sirop vanille et tok maria, très désaltérant dont on n’aura pas le secret. Sachez simplement que c’est « cuit ».
Ça fait 17 ans, que Sailesh écrit cette histoire. Avant il était dans la fabrication de la bière. L’idée a émergé avec un cousin complètement gaga devant les rotis de Chanda, l’épouse de Sailesh. Il n’arrêtait pas de leur dire « aret less larzan dormi ». Et Sailesh a fini par sauter le pas. Sailesh roti est désormais bien ancré dans le paysage de Beau-Bassin. Et tout ceci avec la bénédiction de « lao-la ».
BELLA ITALIA - FAITES VOS VALISE
Bon d’accord, ce p’tit baz là, se démarque des autres. On n’est plus tout à fait à Maurice, on est en Italie. Le pays où est né Jake François et où il a vécu jusqu’à ses 6 ans. Donc, qu’il nous emmène là, à Bella Italia, ça tombe sous le sens.
« C’est pour moi une cuisine du cœur, ça me relie à mes origines », nous explique-t-il avec une sincérité palpable. Tout en nous balançant de temps en temps quelques mots en italien.
Pour dire vrai, au départ, on s’était dit, “c’est une pizzeria comme il y en a plein”. Mais on a vite fait de se rendre compte qu’on était dans une autre dimension.
La carte annonce la couleur : envie d’une pizza veg ou d’une pizza gourmet ? Va pour un Zingara, un Tartufo, un Diavola, un Calabria, un Bolzano…Sinon, des spaghettis, des tagliatelles, des pennes, des spiralis, des lasagnes, des raviolis, des gnocchis ? Rien ne manque à l’appel.
Mais ce à quoi on ne s’attendait pas, c’est la suite. On découvre qu’en plus des tables installées dehors, côté rue, il y a une salle plus intimiste à l’arrière. Hors du temps. Avec une déco boisée, une lumière tamisée. Et surtout de tables posées sur un plancher surélevé qui laisse place à un bassin rempli de koy qui nagent tranquillement à vos pieds.
Passé, le premier émerveillement, l’émotion continue. Cette fois dans l’assiette. On ouvre le bal avec un sauté de vongole. Une belle assiette de tek tek (pêchés à Roche Noire) dans une sauce rouge avec des crevettes et de larges croûtons. On enchaîne avec un ravioli nero di seppia, des raviolis de poisson et de légumes servis dans un ragoût de poisson agrémenté de morceaux d’ourites et de crevettes. Et on finit par un cremino, une mousse avec trois couches de chocolat (blanc, noisettes et nutella). On vous laisse imaginer le bonheur !
Et oui, il y a sur cette trépidante rue royale de Beau-Bassin, un restaurant qui sert une cuisine ensoleillée. Une vraie cuisine italienne. Après tout, le propriétaire, Mauro Battisti est Italien, le chef Simone Bressa, aussi. Et toute l’équipe de Bella Italia a cette même envie : sortir des plats aussi bons que beaux.
MC N BEN - BURGERS FOLIES
Il peut se passer plein de choses entre deux tranches de pain brioché. Par exemple, une histoire d’amour renversante entre un bacon de dinde, un steak de bœuf, un œuf miroir, un fromage qui coule, des feuilles de laitue, des pickles, de la mayonnaise, de la moutarde.
Et il peut se passer plein de choses juste à côté. Avec des frites et des onion rings qui veulent aussi être de la partie. Voilà. C’est là toute l’histoire des burgers. Et notamment celui qu’on nomme le Gourmet Beef Burger, celui qui fait craquer Jake.
On est au Mc N Ben. Ce lieu où notre guide du jour collectionne plein de souvenirs d’adolescence. « Mc N Ben, c’est l’endroit où les collégiennes et les collégiens de Beau-Bassin aiment se rencontrer après les heures de classe. »
Ça fait 23 ans que Mc N Ben existe. Depuis que Frédérick McKay et Ben Barbe, deux passionnés de food décident de lancer un business de sandwichs, baguettes et hot dogs. Aujourd’hui Ben Barbe poursuit l’aventure seul, « mais les valeurs n’ont pas changé », nous explique-t-il.
Sa satisfaction, ce sont ses clients. « On a une histoire avec chaque client. Ce qui est magique, c’est qu’il y a des jeunes qui se sont rencontrés ici, qui se sont mariés et qui reviennent avec leurs enfants aujourd’hui. »
Dans ce fast-food on sert des baguettes, des paninis, des kids meal, des burgers… Bien sûr, les accompagnements sont pris très au sérieux : Mc strips, extra cheese, extra fried eggs, extra pickles…Bref tout un programme addictif !
Ben se veut rassurant. Il façonne lui-même sa viande et sa mayonnaise est faite maison. Et depuis peu, un bar à salade a pris ses quartiers chez Mc N Ben.
Pour en revenir au burger, certains le mangent avec couteau et fourchette. Jake, lui, préfère croquer directement dedans. Après tout, c’est bien là le principe derrière un burger : avoir les yeux écarquillés devant sa taille, savoir le tenir et le dévorer avec gourmandise !